Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai entendu cette question : c’est quoi le mot magique ? Que ce soit en tant qu’enfant ou même en tant qu’adulte. J’aime quand les enfants jouent avec cette question en répondant du tac au tac : abracadabra.
Car c’est bien ça, dire « merci », c’est comme de dire abracadabra, il nous connecte directement à vivre la magie du moment présent.
Je ne peux pas m’empêcher de faire mention de Kung Fu Panda. Dans un moment de découragement, Po le Panda se dit qu’il devrait peut-être renoncer et retourner faire des nouilles. Ce à quoi le Grand Maître Oogway répond : – Renoncer ou pas renoncer. Des nouilles, pas de nouilles. Tu t’en fais trop avec ce qui était et ce qui sera. Comme le dit le proverbe : Hier est l’histoire. Demain est un mystère. Mais aujourd’hui est un cadeau, c’est pourquoi ça s’appelle le présent. » Alors, merci pour ce cadeau.
J’aime beaucoup cette réplique. Comme pour Po, se montrer reconnaissant et vivre le moment présent est parfois compliqué. Il y a ceux qui ont tendance à toujours regarder derrière et entretenir un passé douloureux. Il y en a d’autres qui veulent toujours regarder dans le futur et fixer les conditions de leur bonheur à ce qu’il adviendra.
Et aujourd’hui ? Vivre dans la gratitude, vivre le moment présent, de ce qui est, et qui est les plus beau des présents. Quels en sont les bienfaits ? Comment développer une attitude de gratitude ?
Mot magique et gratitude
Le mot magique, vous l’aurez compris, c’est le mot « merci ». Pendant longtemps, j’ai cru que le mot merci était simplement une formule de politesse. Un mot « réflexe », sans cœur ni âme, un mot parce qu’il faut le dire, sinon ce n’est pas bien. J’en venais même à me moquer des personnes qui remercient pour tout, comme si la gorgée de thé qu’elles buvaient à un moment précis était la dernière de leur vie. Autant dire que je ne comprenais rien à la gratitude non plus et que si j’étais connecté à un temps, ce n’était sûrement pas au moment présent. Ce n’est donc pas une question de personnalité mais plutôt une question d’attitude.
On aurait tendance à tout considérer comme normal : « C’est normal d’être en bonne santé. C’est normal d’être en vie. C’est normal d’avoir un toit sur la tête. » Voilà comment on devient blasé et que l’on conditionne son bonheur à des conditions extérieures.
Car il s’agit bien de ça, la gratitude, c’est l’élan souriant de dire merci et de nourrir l’émerveillement en tout. La vie est merveilleuse, elle est miracle et de ce fait, chaque expérience de vie se célèbre.
Robert Emmons est un psychologue expert en gratitude, il est membre de l’American Psychological Society. Pour lui, la gratitude, c’est le constat du bien dans notre vie. « Avec la gratitude, nous disons oui à l’existence. » Nous disons oui à ce qui est et qui nous comble déjà, alors nous avons tout à gagner à pratiquer la gratitude.
Que gagne-t-on à pratiquer la gratitude ?
Les personnes reconnaissantes sont plus heureuses que les autres. Forcément, ce sont des championnes pour cultiver les émotions positives.. Cela ne signifie pas qu’elles sont complètement bêtes, au contraire, cela signifie qu’elles savent tirer parti du meilleur de chaque situation. Ni optimistes, ni pessimistes, elles sont optiréalistes en sorte et savent remercier les petites et grandes satisfactions de l’existence.
Il est certain que la pratique de la gratitude booste la confiance en la vie, la confiance en l’autre et la confiance en soi. Cette manière de célébrer la vie est aussi un sacré booster d’énergie.
De études scientifiques montrent aussi que les personnes qui pratiquent la gratitude résistent mieux à la dépression, à l’anxiété, aux névroses, à la jalousie et à la solitude. De manière générale, elles ont moins de soucis de santé. Aussi, elles savent pardonner plus facilement, sont plus empathiques, moins matérialistes et plus spirituelles.
Lorsque l’on éprouve de la gratitude pour les personnes qui partagent notre vie, nous sommes moins en proie aux reproches ou à la déception vis-à-vis de l’autre. C’est une invitation à se sentir comblé de toutes ces belles rencontres de vie.
Souvent je remercie pour toutes les personnes qui partagent ma vie et pourquoi elles sont importantes pour moi. Pourtant, comme énoncé plus haut, le sentiment de gratitude n’était pas une facilité chez moi. J’ai appris et expérimenté. Évidemment, il y a plusieurs méthodes. Ci-après je vous partage ce qui fait sens pour moi en termes de pratique de gratitude.
Comment pratiquer la gratitude ?
Robert Emmons, psychologue mentionné plus haut, recommande le journal de gratitude. Pour lui, « il y a beaucoup de choses dans nos vies, petites ou grandes, qui nous procurent des satisfactions. Repensez aux événements qui se sont écoulés au cours de la dernière semaine et notez en cinq pour lesquels vous ressentez de la gratitude ou de la reconnaissance. » Je précise également ici que d’écrire et ressentir ce que l’on écrit permet de se réjouir instantanément de « ce qui est » mais aussi d’attirer plus de positif dans « ce qui sera ».
A ma façon, je tiens un journal de gratitude de manière hebdomadaire, le lundi. Je commence chacune de mes phrases par « je suis reconnaissante de … » et j’énumère tout ce pourquoi j’ai été reconnaissante sur la semaine passée. Cela me permet de débuter la semaine avec le sourire et ça, j’aime bien !
Aussi, j’ai emprunté à la professeure de bonheur Florence Servan Schreiber le rituel des « 3 kifs par jour » (titre d’un de ses ouvrages également). Pour moi, elle aussi une spécialiste de la gratitude dont elle fait l’apologie du pouvoir, avec étude scientifique à l’appui, dans un merveilleux Tedx datant de 2012 : cliquer ici .
Comme elle le dit si bien, « si on sait repérer 3 kifs dans sa journée, on vivra plus longtemps, on vivra en meilleure santé, on sera plus heureux. » Alors je ne tiens pas un cahier quotidien, mais le soir ma famille et moi nous racontons ce qui nous a particulièrement plu dans notre journée. Ce que j’aime vraiment, c’est cette notion de partage en famille. Raconter ce qui nous a vraiment rendu heureux dans une journée, quoi de plus beau ?
Martin Seligman est un professeur et chercheur en psychologie. Dans une expérience, il propose une visite de gratitude. Il s’agit d’écrire une lettre à une personne ayant contribué à quelque chose dans notre vie mais qu’on n’aurait pas encore pris la peine de remercier et d’aller lui remettre la lettre en personne. J’avoue que je n’ai pas encore tenté cette expérience, mais cette idée me parle beaucoup, voire me met en joie. Je pense donc la mettre en pratique très prochainement… Il est à noter qu’apprendre ou essayer quelque chose de nouveau contribuent forment à un puissant sentiment de reconnaissance chez moi.
Et vous, là tout de suite, pour qui, pour quoi, auriez-vous envie de dire merci ? J’espère qu’adopter « la gratitude » attitude vous permettra de vivre votre vie plus longtemps, avec sérénité et joie.
Les petits trucs de Mam’coach
- Pratiquer la gratitude, c’est comme faire fonctionner un nouveau muscle. Souvent, lorsque les personnes débutent à tenir un journal de gratitude, qu’il soit quotidien ou hebdomadaire, elles ont tendance à s’auto-juger : « je n’y arrive pas, ce que je vis, c’est nul… ». Faites fi de cette voie qui dénigre, faites-vous confiance, plus vous pratiquerez, plus vous vous sentirez à l’aise.
- Lorsque vous avez besoin de sérénité et de paix, lorsque vous sentez de la tension vis-à-vis dans une relation, écrivez une lettre de gratitude, une véritable lettre de reconnaissance pour l’autre. Les effets sont plus que garantis sur soi également.
- S’inspirer de la méthode hawaïenne du Ho’oponopono, en répétant le mantra : « Je suis désolé. S’il-te-plaît, pardonne-moi. Je t’aime. Merci. » Merci parce que l’on a toujours le pouvoir d’agir. Cette méthode est bien plus complexe qu’elle n’y paraît, elle vaut le coup de s’y intéresser.
- Aussi, je précise que l’on ne peut pas tout le temps être optimiste, être positif ou être dans la lumière. D’ailleurs, aucune psychologie ne prône le positivisme à tout prix, même pas la psychologie positive. Tout est encore une fois une question d’équilibre, être optimiste, oui, mais toujours en contact avec la réalité. On peut aussi remercier pour nos contradictions, nos parts d’ombres et nos défauts qui font de nous ce que nous sommes, tout en sachant que le changement se fait à la seule condition de leur acceptation.
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